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Date limite ou DDM ? Ne jetez plus vos produits trop vite !

Actualité Le 26 décembre 2025
aliments dans une poubelle avec deux encarts; 1 rouge "À jeter ?", 1 vert "Encore consommables?" mettant en avant les DDM et DLC

Lecture ~4 min | Sources : 2011-2024

 

Qui n’a jamais jeté un paquet de pâtes, une tablette de chocolat ou un yaourt simplement parce qu’une date était dépassée ? Par réflexe, par prudence… ou par manque d’information. Et pourtant, toutes les dates inscrites sur les emballages ne racontent pas la même histoire.

Entre date limite de consommation et date de durabilité minimale, la confusion est fréquente, et elle entraîne chaque année des kilos de produits jetés alors qu’ils auraient très bien pu être consommés. L’objectif ici n’est pas de prendre des risques, mais au contraire de mieux comprendre pour mieux consommer.

 

DDM et DLC, deux dates, deux logiques très différentes

Commençons par lever l’ambiguïté.

La date limite de consommation, plus connue sous le nom de DLC, est une date de sécurité sanitaire. Elle est signalée par la mention « à consommer jusqu’au… ». On la retrouve sur les produits frais et très périssables : viandes, poissons, plats cuisinés réfrigérés, préparations traiteur, certaines charcuteries.

Dans ce cas, la règle est simple : une DLC dépassée, même d’un jour, signifie que le produit ne doit pas être consommé. Le risque n’est pas une question de goût ou de texture, mais bien de santé, liée au développement potentiel de micro-organismes pathogènes, comme le rappellent les autorités sanitaires européennes.

(Source : Union Européenne | 2011)

 

À l’inverse, la date de durabilité minimale, ou DDM, correspond à une logique de qualité. Elle est indiquée par « à consommer de préférence avant… » ou « avant fin… ».

Ici, le fabricant garantit que le produit conservera toutes ses qualités gustatives et nutritionnelles jusqu’à cette date. Passé ce délai, le produit peut perdre un peu de croustillant, d’arôme ou d’intensité… mais il n’est pas automatiquement impropre à la consommation, tant que l’emballage est intact et que les conditions de conservation ont été respectées.

 

Pourquoi on jette trop vite (et souvent pour de mauvaises raisons)

Dans l’esprit collectif, une date dépassée équivaut encore trop souvent à un danger immédiat. Résultat : des produits secs, des conserves ou des douceurs sont jetés sans même avoir été ouverts.

Pourtant, un paquet de riz ou de pâtes stocké au sec, une tablette de chocolat bien conservée ou une conserve intacte peuvent rester consommables bien après leur DDM. Ce que l’on perd, ce n’est pas la sécurité, mais parfois simplement un peu de plaisir gustatif.

Cette confusion est identifiée comme un facteur majeur de gaspillage alimentaire domestique, pouvant atteindre jusqu'à 10% du gaspillage total.

(Source : Programme pour l'environnement de l'ONU | Rapport 2024)

 

Ce que cela change selon les familles de produits

Prenons des exemples concrets.

Un steak haché frais, un filet de poisson ou un plat traiteur réfrigéré portent une DLC. Même si l’aspect semble normal, la date ne se discute pas : on ne consomme pas après. Les risques microbiologiques augmentent rapidement après la date indiquée, en particulier pour les aliments riches en eau et en protéines.

À l’inverse, des pâtes, du riz, des biscuits, du café, du chocolat ou des épices sont presque toujours soumis à une DDM. S’ils ont été correctement stockés, sans humidité ni odeur anormale, ils restent généralement consommables bien après la date indiquée.

Les fromages affinés occupent une zone intermédiaire intéressante : ils ont souvent une DDM. Leur évolution fait partie du produit lui-même. Un changement de texture ou de goût n’est pas forcément un problème, tant qu’il n’y a pas de moisissures anormales ou d’odeur suspecte.

 

Tableau récapitulatif pour y voir clair rapidement :

 

Type de produit Type de date Après la date
Viandes, poissons frais DLC Ne pas consommer
Plats cuisinés réfrigérés DLC Ne pas consommer
Fromages affinés DDM Évaluer l’aspect, l’odeur, le goût
Produits secs (pâtes, riz, biscuits) DDM Généralement consommables
Conserves intactes DDM Consommables si boîte en parfait état

 

En conclusion la DDM et la DLC

La clé n’est pas de devenir expert, mais d’adopter quelques réflexes simples.
Lire attentivement la mention associée à la date est déjà un premier pas. Ensuite, pour les produits à DDM, il suffit souvent d’observer, de sentir et, si besoin, de goûter une petite quantité.

À l’inverse, dès qu’il s’agit d’une DLC, il ne faut pas chercher à négocier. La sécurité alimentaire passe avant tout.

Enfin, un bon rangement du frigo, le respect de la chaîne du froid et la congélation avant la date permettent aussi de prolonger la durée de vie de nombreux produits sans gaspillage.

En faisant la différence entre les deux, on évite de jeter inutilement, on consomme plus intelligemment et on respecte davantage les produits que l’on a choisis.

 

Si vous avez un doute sur les bonnes pratiques de congélation pour conserver vos aliments plus longtemps, je vous invite à consulter notre guide dédié : Guide 2025 de la congélation des aliments.

 

Aller je vous laisse, j'arrive à date... de vacances d'hiver ! Joyeuses fêtes à vous.

Article rédigé par Ludovic BOULAY (amateur du bien manger)

 

aliments dans une poubelle avec deux encarts; 1 rouge "À jeter ?", 1 vert "Encore consommables?" mettant en avant les DDM et DLC